Par Maame Efua De-Heer – Ambassadrice de la lutte contre le racisme

Au cours des dernières semaines, le mouvement qui s’est fait connaître sous le nom de #EndSARS (Mettons fin à la SARS) réapparaît sur les médias sociaux. La campagne visant à sensibiliser et à soutenir la jeunesse nigériane lancée en 2017, refais surface cette année, suite à la publication de nouvelles informations.  

SARS signifie Special Anti-Robbery Squad (Escouade spéciale de lutte contre le vol). Il s’agit d’une unité de police au sein des forces de l’ordre nigérianes. Son objectif est d’aider à la recherche, à l’enquête et à la poursuite des auteurs de crimes violents. Cependant, au fil des années, on a constaté que la SARS avait un passé de profilage et de brutalité policière, en particulier à l’encontre des jeunes. Des jeunes ont partagé leurs expériences d’affrontements violents entre les mains de membres de la SARS simplement parce qu’ils s’étaient « habillés de façon présentable » ou qu’ils avaient des objets de luxe comme des voitures et des téléphones portables. Conséquemment, les jeunes à travers le monde ont exprimé leur indignation face à ces actes brutaux et scandaleux, et ont continué à faire campagne et à protester pour demander la dissolution de la SARS par le gouvernement nigérian. Les violentes attaques dans l’État de Lagos ont constitué un moment charnière pour le mouvement, lorsque le gouvernement a ordonné aux forces de l’ordre d’attaquer des manifestants pacifiques et non armés le 20 octobre 2020. Au moins 50 personnes ont été blessées et 2 morts ont été confirmées. Cette attaque a reçu une attention mondiale, et de nombreuses célébrités et politiciens du monde entier ont dénoncé cet acte de brutalité policière.

Au Canada, le racisme lié au système judiciaire n’est pas rare. La brutalité policière se retrouve dans notre propre pays, beaucoup de nos concitoyens de couleur s’étant exprimés en tant que victimes. De Regis Korchinski-Paquet à Chantel Moore, deux victimes qui ont perdu la vie trop tôt, aux mains de la police, en passant par le nombre disproportionné de Noirs et de personnes autochtones que l’on trouve dans le système judiciaire, notre pays perpétue encore le racisme comme l’unité nigériane de la SARS. Être au courant de ce qui se passe dans le monde peut nous aider à comprendre les lacunes de nos propres nations.

C’est pourquoi j’aimerais que vous réfléchissiez à la question suivante : Quels sont les efforts qui peuvent être déployés pour réduire la fréquence des brutalités policières dans votre communauté?

 

À propos de Maame Efua De-Heer:

Originaire du Ghana, immigrant de deuxième génération, Je suis analyste stagiaire des politiques à l’Agence de la santé publique du Canada et j’ai terminé mon Master en santé publique à l’Université de Toronto. Je suis analyste de recherche clinique pour le projet A.C.T.I.O.N du Réseau universitaire de santé. Simultanément, je suis la fondatrice) de la Fondation Power of Love, un organisme sans but lucratif qui vise à améliorer la vie des femmes et des enfants. 

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